On
a touché au sperme.
Les
résultats sont là : Human
Reproduction les publie. Une vaste étude, réalisée de 1989 à 2005 sur plus
de 26000 hommes, montre l’approfondissement de la crise de qualité et densité
en spermatozoïdes des éjaculations françaises.
Les
« causes » en sont connues ; entraperçues, du moins. Ondes
nouvelles-technologiques, pesticides, produits phytosanitaires, rayonnements
ionisants, phtalates, bisphénols et tutti quanti n’épuisent pas même les
possibilités dégénératives ; le rôle-clé de la production étant tenu par
les perturbateurs endocriniens, également nommés disrupteurs, xéno-œstrogènes
ou leurres à propriétés hormono-mimétiques.
Les
échantillons, uniquement et protocolairement prélevés sur des partenaires de
femmes totalement stériles (afin,sans doute sérieux, d’évacuer toute intrusion
symbolique de l’engendrement dans l’affaire – si ce n’est que, provenant d'usagers
de l'assistance médicale à la procréation, ils étaient investis d’un potentiel
fantasmatique vers l’Autre Femme) – les éjaculats, donc, présentaient de
surcroit une ample modification morphologique. L’âme, depuis Thomas d’Aquin,
était canoniquement définie comme « forme du corps » ; la forme
du sperme, quant à elle, serait-elle devenue le signe d’âmes en berne de
flagelle ? Problème : Sachant que la motilité du spermatozoïde dépend
en bonne moitié de la rotation à 180° de la tête, l’inertie des méninges et des
membres est-elle soluble dans le devenir-immobile du collet ?
La
concentration en millions par millilitre a ainsi diminué de 33%. Qui mal y
pense y verra, le cas échéant, l’image à peine subliminale et clignotante de
l’exacte soustraction du tiers.
Soyons
rassurés, les concentrations spermatiques restent, en moyenne, dans la « norme
fertile » de l'Organisation Mondiale de la Santé. Et gageons que celle-ci
la redéfinira avant que l’étiage ne s’établisse durablement en-deçà du seuil,
et n’avoisine l’absolu zéro.
Le
« monde » dont l’organe est fonction d’une Physique de la reproduction placera-t-il le curseur au
niveau nucléaire des spermatides, et plus précisément de l’idiosome ? Là
où nul n’est physiologiquement en mesure de concrètement engendrer ? Nul,
fors la Science Idéologique du Calcul et sa confiscation technique du procès de
fécondation. Une des faces du renversement du régime de
la subversion le commande.
L’autre
– est un pari.
St. M.
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