mardi 10 mai 2011

Mandorle du Verbe

Le nom, la bouche, la chair se tressent :
C’est une fleur de parole déracinant la peur ;
Fibres, nervures, la sève qui s’adresse,
Par la tige, forte, gracile splendeur,
À la rivière adamantine du baptême
Résurgent et plénier où la source demeure.

Le verrou impropre au corps même
Sème la stupeur sèche dans les yeux,
Quand l’esprit palpitant, lui, aime

Et goûte le poisson glorieux.

Le vin souple est la proue de sa joie,
La présence l’étrave claire de l’adieu.

Une flèche éternelle fait sa proie
De la mort, traversée par la flamme

De l’amour irisé, transfigurant carquois,
À la plume de colombe, à la foi d’une femme.

Des os, la moelle est cette fruition
Qui s’élève en un frisson d’âme
Aux narines ourlées de la corruption
Dans la volute spirale des parfums.

Une vigueur nouvelle étreint Sion :
Promesse, Annonce, tenue, trine, Un.

La merveille est le sens obvie
Que l’arc-en-terre lève en chacun :

L’illuminant, le Venir vit.


Stéphane Marie, avril 2011